La construction écologique

Aujourd’hui nous allons parler d’écologie et de construction. Il s’agit du premier article d’une longue série car construction écologique c’est très large. A partir de quand qualifiera-ton une construction ou une rénovation d’écologique. Est-ce parce que nous avons fait attention au choix des matériaux ? Est-ce que construire en bois est forcément écologique ? Est-ce parce que nous avons travaillé avec du local ? Est-ce parce que nous avons un projet passif, c’est-à-dire sans système de chauffage ? Nous nous efforcerons dans cet article de faire une introduction relativement complète à l’écologie dans la construction de manière objective.

Construction écologique

SOMMAIRE

Une construction ou rénovation écologique, comment la définir ?

On définira un projet de construction ou de rénovation de manière écologique par une attention particulière portée aux impacts dudit projet sur l’environnement de manière générale. L’impact carbone est celui qui a été généralisé dans notre domaine de la construction, et d’autant plus avec l’arrivée de la norme environnementale RE2020.

Un projet de construction ou de rénovation écologique est donc un projet qui dès le départ prendra une direction visant à limiter les impacts carbones à chaque étape du projet. L’idée sera donc de se poser systématiquement la question : « Comment puis-je réaliser cette étape, ou cette partie de ma construction de la manière la moins impactante possible ? » Tout cela devra se faire sans aucun jugement personnel : l’écologie est aujourd’hui un effort, ce n’est pas encore la norme. Cette démarche demande donc d’être volontaire, de potentiellement adapter son budget, ses partenaires, parfois même ses choix de fonctionnalités initiaux, etc…

Alors maintenant, question pour débuter, est-ce qu’une construction neuve conforme à la RE2020 est écologique ? Nous répondrons ici non. L’idée de cette série d’articles est de vous donner des pistes pour des constructions qui soient réellement peu impactante sur l’environnement. Cette norme est un début certes, mais elle représente un minimum normatif, pour un certain niveau de qualité et de confort donné. Nous n’allons pas dans cette série nous en contenter.

Un article dédié à la RE2020 est en cours.

Pour une rénovation, est-ce que nous pouvons considérer qu’un projet amenant à un Diagnostic de Performance Energétique A ou B est écologique ? Non, ce n’est pas une condition suffisante. Même si à l’échelle du DPE, le logement est mis en avant, attestant de consommations énergétiques relativement faibles, rien ne nous garanti que l’impact lié à la rénovation en tant que tel ait été réduit.

Ce qui nous amène donc à parler de notre point suivant : L’impact écologique doit prendre en compte le cycle de vie complet du projet.

Une rénovation ou construction écologique : une réflexion globale, en cycle de vie

Il va pour cela nous falloir définir dans un premier temps ce qu’est un cycle de vie. Comme son nom l’indique, un cycle de vie correspond aux phases de création, de vie, puis de fin de vie de l’élément. Et ce principe est applicable à littéralement tous les composants matériels de votre projet.

La RE2020 impose maintenant aux fournisseurs de donner une Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) qui recense les impacts carbones du produit pour toutes les phases de son cycle de vie. C’est donc un outil puissant mis à disposition des maitres d’œuvres et acteurs de la construction souhaitant surveiller l’impact de leur projet. Ce sont cependant des fiches relativement techniques et il faudra être un professionnel formé pour pouvoir les lire correctement.

Maintenant en quoi est-ce une avancée exceptionnelle ? Car cela garanti un minimum de transparence sur les impacts liés à l’utilisation d’un produit ou d’un autre pour sa construction écologique.

Illustrons par l’exemple du panneau solaire. De prime abord, c’est clairement écologique, on utilise le soleil pour se chauffer, donc avec un apport d’énergie dit renouvelable. Mais il faut se poser les questions : comment le panneau que je veux installer est-il fabriqué ? Quels sont les matériaux nécessaires à sa fabrication ? Quel est l’impact de la transformation des ces matériaux pour en faire un panneau solaire ? Quel est l’impact lié au transport de ce panneau solaire jusqu’à mon chantier (pas la même si local ou depuis l’autre bout du monde) ? Enfin, que va devenir mon panneau solaire une fois en fin de vie ? Sera-t-il recyclé ? Est-il même possible de le recycler ? Et si oui à quel taux ?

Ça commence à faire beaucoup de questions n’est-ce pas ?

Un autre exemple pour bien comprendre que nous avons déjà partagé sur les réseaux sociaux. Celui de l’isolation en polystyrène. On parlera bien du marché aujourd’hui car avec les problématiques environnementales beaucoup de choses sont susceptibles de bouger sur les prochaines années. Alors ce polystyrène, il est fabriqué (notamment) avec du pétrole. Donc pas écolo ? Plus compliqué que cela. L’extraction et le raffinage du pétrole sont très impactants donc pas bon sur la phase amont du cycle de vie de l’isolant polystyrène. Cependant, on sait recycler le polystyrène à des taux très élevé, au-delà des 90%. Donc pas mal du tout si on peut réutiliser sans cesse cette matière n’est-ce pas ? En revanche, ça coute plus d’argent que d’en produire du neuf actuellement, dommage…

Donc, revenons-en à nos moutons. Le but de ces deux exemples n’est pas la polémique ou d’imposer une pensée, mais bien de vous inculquer cette notion de cycle de vie, primordiale lorsque l’on envisage un projet à vocation écologique.

Travailler en local est donc important autant que possible dans la démarche, car cela permet déjà de s’affranchir de ce poste important que représente le transport.

Les principaux systèmes à étudier pour diminuer l’impact de votre projet

On ne pourra bien évidemment pas tout balayer ici, mais l’idée étant de vous donner les principales pistes à étudier dans le cadre d’une construction écologique avec notre avis sur l’importance de ces sujets.

Premièrement, parlons du gros œuvre. Le béton et le ciment, ce n’est pas le plus écologique. Je vais tout mettre dans le même panier pour simplifier mais tout ce qui est construction dite « traditionnelle », à savoir les briques, les moellons (ou parpaing), les dalles, les plancher maçonnés divers, etc… tout ces éléments sont les premiers postes à regarder et étudier pour une conception écologique. Oui niveau RE2020 ça passe, et heureusement sinon on ne pourra plus construire grand-chose dans l’immédiat, mais à terme ce type de procédé constructif va fortement diminuer.

Mais quelles alternatives ? Le biosourcé et le géosourcé, qui vous allez le voir sont la solution à beaucoup d’éléments de construction écologique. D’abord les définitions.

Un matériau biosourcé est partiellement ou entièrement fabriqué à partir de matière biologique. Le plus populaire en gros œuvre est la construction bois. Mais même dans cette catégorie, il existe de nombreuse sous-catégories (pas drôle sinon voyons).

On réalisera un article dédié complet à la construction bois mais ici ce n’est pas le but. Vous avez aussi de la construction dite traditionnelle mais avec des matériaux biosourcés. On pourra mentionner le béton de chanvre en élément commun par exemple. Il existe beaucoup de procédés, et promis, de beaux articles complets vont suivre pour aider ceux en recherche d’infos sur ces points.

Un matériau géosourcé est un matériau issu de ressources d’origine minérale. Celui dont nous parlerons pour le gros œuvre c’est la terre cuite. C’est une technique qui a été utilisée depuis des millénaires par l’Homme (retour aux sources ?) mais délaissée au profit de process plus efficace et rentable. Aujourd’hui la terre cuite est redevenue une véritable alternative pour de la construction écologique. Son frein reste principalement les mains d’œuvre qualifiées dans ce domaine.

Ensuite second point important dans une construction écologique : l’isolation. Derrière ce terme très large nous avons plusieurs sujets à traiter. L’isolation en tant que telle bien sûr, mais aussi l’étanchéité à l’air, ce qui nous amène aux problématiques de renouvellement de l’air et bien d’autres.

Pour cadrer tout du moins au sein de cet article d’initiation, nous parlerons de l’isolation en tant que tel. Petite liste non exhaustive des principaux éléments que nous trouvons sur le marché : Le chanvre, la fibre de bois, la paille, la laine de coton, la laine de mouton, le textile recyclé (bien pour amoindrir le bilan d’une filiale aussi impactante que celle du textile), etc…

Encore une fois ne rentrons pas dans les détails maintenant mais il existe de nombreuses alternatives sur lesquelles nous pouvons vous accompagner pour moins d’impact.

Parlons maintenant chauffage. Parce que la consommation d’énergie liée à l’exploitation d’une habitation est principalement du au chauffage, il s’agit d’un levier important. Donc, pour commencer, avant de mettre la dernière PAC ultra performante il s’agit de vérifier que nous ne perdons pas la chaleur de l’habitation. Et c’est là que revient ce fameux critère d’étanchéité à l’air (article dédié bientôt). Partons du principe ici que cette dernière est « parfaite ».

Il existe plusieurs systèmes de chauffages qui entrent en jeu dans une construction à vocation écologique. On peut privilégier des systèmes classiques à haut rendements (des Pompes A Chaleur) ou des chauffages à bois de type poêle ou chaudière à granulés par exemple. Sachez même qu’il existe des maisons dites passives n’ayant même pas besoin de chauffage. Bientôt des articles détaillés sur les systèmes de chauffages et la maison passive pour plus de détails.

Retenez que le système de chauffage doit se dimensionner selon votre conception, localisation, orientation et non l’inverse. Ce qui nous amène à un dernier point de ce chapitre.

Tirer profit des apports extérieurs. Cet axe vous permettra d’éviter tout ce qui est consommation d’énergie inutiles. Il faut que la conception de votre projet prenne note de l’orientation, et que la conception de votre maison soit faite pour maximiser les apports extérieurs. On jouera par exemple sur les expositions, entrées de soleil, couleurs exposées, courants d’airs naturels (pour du passif), ventilation naturelles (puits canadiens par exemple), etc…

Nous pourrions aborder plusieurs autres sujets tel que les énergies renouvelables, l’utilisation des eaux de pluies à d’autres fins, jouer sur la taille des constructions, etc… C’est très long mais vous avez déjà ci-dessus trois points principaux sur lequel agir pour tout type de projet. Même dans vos projets dits classiques, posez-vous la question sur ces quelques leviers et vous aurez fait une belle partie des efforts !

Viabiliser son terrain

BON A SAVOIR

Le moindre effort pour une construction écologique compte. Pas besoin de partir directement sur du passif, les petits efforts seront aussi impactants

Les avantages d'une construction écologiques

Premièrement, c’est une contribution à la préservation de l’environnement. C’est un fait, nos mœurs vont devoir changer dans les prochaines années et le secteur de la construction ne vas pas y échapper. Les leviers écologiques de notre secteur devront donc êtres activés de plus en plus intensément.

Sans être systématique, l’utilisation de matériaux biosourcés amène souvent à une meilleure qualité de l’air. Ce n’est pas à négliger car la qualité de l’air sur le long terme affecte particulièrement notre santé.

Une consommation d’énergie plus faible. C’est un aspect qui rapport des économies et qui en plus diminue l’impact sur l’environnement tout au long de la vie de la construction. Quand on pousse jusqu’à la maison passive, on supprime carrément le chauffage qui représente la plus grande partie et de loin de la consommation d’énergie d’une habitation.

Il existe aujourd’hui des aides financières dans le cadre des constructions écologiques. Même légères, cela reste un coup de pouce non négligeable. Réduction d’impôts, coups de pouces, TVA réduite sur certains travaux en sont des exemples.

Enfin, c’est une plus-value pour la revente. Quand on fait un projet de construction ou de rénovation, il faut aussi penser long terme, et donc à la revente potentielle de votre habitation. Les projets dits écologiques présentent une belle plus-value, intimement liée avec les avantages pointés ci-dessus.

 

Maintenant, quels inconvénients à une construction écologique ?

A ce jour, c’est un investissement de départ à considérer. En effet aujourd’hui les matériaux en équivalent « écologiques » sont plus chers à l’achat. De plus, leur pose diffère parfois de ce qu’il est classique de faire, et nécessite donc une main d’œuvre qualifié à la méthode concernée, donc plus chère.

On entend parfois que c’est plus long. Je répondrai que c’est faux. C’est comme pour un projet classique, il s’agit d’anticipation et de coordination des arrivées de matériel avec la disponibilité de la main d’œuvre.

Idem, on voit parfois que le fait de s’adapter au terrain est un inconvénient : c’est faux. Les plus beaux projets sont justement ceux qui iront s’adapter au terrain et les environnants, pas l’inverse.

 

Pour conclure, cet article a pour vocation de vous introduire les différents concepts liés à la construction écologique. Il s’agit du premier d’une série d’articles dans lesquels nous rentrerons dans les détails de ces concepts et procédés de construction. Si ce format vous plait et que vous souhaitez que nous abordions un sujet en particulier dans nos prochains articles, laissez-nous votre suggestion en commentaire ou via formulaire de contact. Si nous écrivons, c’est pour vous aider.

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